Sur les traces de Georges Canguilhem

Inspecteur général de l’Instruction publique en philosophie (1948-1955)

Gustave Monod, directeur de l’enseignement du second degré, appelle Georges Canguilhem aux fonctions d’inspecteur général de philosophie. La manière dont ce dernier exerça ses fonctions durant sept ans tient avant tout à sa conception de la philosophie et de son enseignement. Il la précise dans une allocution prononcée lors des Journées nationales pédagogiques des professeurs de philosophie, en mars 1950 :

« Le contrôle exercé par l’inspection générale tend surtout à l’ajustement de l’enseignement au niveau des élèves ; en outre et surtout il tend à préserver la vertu de tact philosophique, c’est-à-dire au fond les conditions du contact de deux libertés : celle du maître, condition de la personnalité et de l’authenticité de son enseignement ; celle de l'élève, condition de la valeur spirituelle de son adhésion ». Nombre de professeurs redoutaient son passage dans leur classe. Préparant avec une extrême rigueur les journées pédagogiques, il gère les nominations et les affectations, siège au jury d’agrégation une année sur deux (OC, IV, p. 19-20).

Simultanément, menant ses recherches philosophiques, il rédige de nombreux articles, lance et dirige la collection chez Hachette « Textes et documents philosophiques », qui s’enrichira de 14 titres qui seront régulièrement republiés (OC, IV, p. 437).

En 1950, l’UNESCO décide d’ouvrir une enquête sur l’enseignement de la philosophie. Un comité international de neuf experts est formé : Georges Canguilhem en fait partie. Il sera chargé de la composition de l’ouvrage issu des travaux tout en en rédigeant une des parties.