La bibliothèque de Georges Canguilhem
La bibliothèque de Georges Canguilhem
Après leur installation sur les rayonnages, les ouvrages ont été inventoriés. Ils n’ont été catalogués qu’à partir de 2007, année de l’entrée de l’ENS dans le SUDOC. La bibliothèque comporte aujourd’hui 4174 exemplaires – un certain nombre d'exemplaires de plus qu’à l’arrivée du fonds, dans la mesure où Bernard Canguilhem a veillé à faire parvenir au Centre documentaire de nouvelles traductions en langue étrangère des ouvrages de son père,, de même, les enfants de Bernard Canguilhem ont retrouvé au domicile de leurs parents des exemplaires à ajouter. En 2007, 3873 exemplaires ont pu être catalogués, le reste en 2008.
Les premières années, l’intégralité du fonds Canguilhem était localisée dans la salle de lecture. Les livres anciens et les archives ont par la suite intégré les magasins dont les conditions climatiques étaient plus favorables que celles de la salle de lecture. Les revues ont été mises en magasin lorsque la salle de lecture est devenue insuffisante pour accueillir les différents fonds que le Centre documentaire souhaitait mettre à disposition en libre accès.
Comme il s’agissait de regrouper différents fonds ayant chacun une identité scientifique forte, les systèmes de cotation dédiés aux bibliothèques n’étaient d’aucune utilité. Une cotation "maison" a été créée à partir du début du nom du producteur de chaque fonds – pour Canguilhem, donc, la cote pour la bibliothèque est CAN + le numéro d'ordre.
Pour tous les fonds du Centre documentaire, les imprimés sont catalogués dans le SUDOC et dans le catalogue collectif de l’ENS (RuBENS). Les tirés à part, thèses et autres documents universitaires, numéros thématiques de revues sont catalogués exclusivement dans le catalogue de l’ENS, le SUDOC ne comporte que les monographies et les collections de revues. Chaque notice bibliographique du catalogue de l’ENS porte la mention de la provenance du document et des marques de possession. Ce catalogue est interrogeable par provenance : en indiquant le nom du producteur du fonds dans le champ auteur, on obtient comme résultat de la recherche les notices correspondant à la totalité du fonds.
Pour le fonds Canguilhem, les tirés à part ont été rangés dans des boîtes séparées pour ne pas risquer de les égarer entre les ouvrages. Ils portent la cote correspondant à leur emplacement initial dans la bibliothèque. La bibliothèque associait souvent des documents dactylographiés et de la correspondance aux ouvrages. Ces pièces ont été extraites pour être rangées dans des boîtes d’archives. Ce sont des documents d’importance scientifique variable : simple carte de visite ou manuscrit d’Alain donné à Henri Mondor. La liste de ces pièces a été rédigée par Camille Limoges et ils figurent dans un supplément de l'inventaire des archives. Tous ces documents sont consultables sur simple demande. Voir la liste des documents conservés dans la bibliothèque ici.
La composition de la bibliothèque
On compte donc 4174 exemplaires (certains sont des doubles ou des triples du même titre) que l’on peut décomposer en 2477 titres de monographies, 600 tirés à part, 160 thèses, 88 congrès, 32 titres de périodiques ou encore 429 articles dans des numéros de revue isolés.
L’ouvrage le plus ancien date de 1636 : Scipion Dupleix, Corps de philosophie contenant la logique, la physique, la métaphysique et l’éthique. Genève, 1636. Les années les plus représentées dans le fonds : années 1960 (761) ; années 1970 (598) ; années 1980 (535) ; années 1950 (414) ; années 1930 (294). 226 ouvrages ont été publiés avant 1899, et on dénombre 85 livres anciens (publiés avant 1831). La langue la plus représentée est le français, puis vient l’allemand (beaucoup plus pratiqué à cette époque que l’anglais parmi les philosophes de formation). Il s’agit, bien entendu, d’une bibliothèque de philosophie, d’histoire des sciences, mais plus largement de sciences humaines, en phase avec son siècle. Elle présente des ouvrages classés par lots thématiques et chronologiques. Les deux auteurs les plus représentés sont Alain (57 titres, CAN 1, Alain sur Ingres) et Raymond Aron (35 titres). Les deux collections de périodiques les plus volumineuses sont : Les Temps modernes et le Bulletin de l’Association des Amis d’Alain.
Il ne fait aucun doute que la bibliothèque que Georges Canguilhem a constituée à son domicile est sa bibliothèque de travail. Elle est composée d'une partie significative de la documentation utilisée pour l’élaboration de ses travaux.