Les archives de Georges Canguilhem

Les archives de Georges Canguilhem

En ce qui concerne les archives, une liste indicative des documents a été établie à Marly-le-Roi par Françoise Dauphragne, chargée des archives de la Bibliothèque Ulm-Lettres et sciences humaines. Puis, le récolement du fonds a été effectué à l’ENS par Laure Pelbois-Sommereux, normalienne chargée de recherches documentaires. Le récolement consiste à dresser la liste exhaustive des dossiers dans l’ordre initial. Après le récolement, on procède au classement du fonds, classement qui requiert de conjuguer l’analyse fine des dossiers et les principes de l’archivistique, la forme ne devant jamais forcer le fonds – c’est la spécificité du fonds qui est essentielle, et il y a toujours des dossiers qui n’entrent pas dans la typologie usuelle des documents, il faut savoir l’accepter (c’est la catégorie bien connue des archivistes qu’on appelle « Divers », faute de mieux). Enfin, la dernière phase du traitement est la rédaction de l’instrument de recherche qui est l’inventaire. Comme pour tous les fonds d’archives du CAPHÉS, l’inventaire Canguilhem a été rédigé par David Denéchaud. Il est en ligne dans le catalogue CALAMES et sur le site de l’unité en format PDF.

Le fonds est constitué de plusieurs versements successifs par la famille. Aux documents versés lors du déménagement s’ajoutent d’autres documents, proposés par Bernard Canguilhem dans un courrier à Laure Léveillé du 25 septembre 2002. Lors de la donation, des documents n’avaient pas encore été triés par la famille. Les enfants se sont réunis pour décider de leur sort. André et Françoise ont voulu détruire tout ce qui avait trait aux personnes. Comme l’exprime Bernard Canguilhem, son frère et sa sœur ont constitué une majorité à laquelle il a dû se ranger. Ainsi ont été détruits : tous les rapports d’inspecteur général de Canguilhem, les notes concernant l’agrégation de philosophie dont il a présidé le jury, les notes concernant les candidatures au CNRS et à la Sorbonne, ainsi que les rapports de thèse et différents documents concernant le fonctionnement de l’Institut d’Histoire des Sciences et l’équipe CNRS dirigés par G. Canguilhem. Il faut rappeler que toute la correspondance jugée personnelle a également été détruite. Bernard Canguilhem a choisi d’extraire de cette destruction des dossiers qu’il a jugés « importants au regard des idées » (selon sa formule) : le manuscrit de la thèse de lettres, des notes de cours d’Alain et des professeurs en Sorbonne de Canguilhem, des notes du concours d’agrégation de 1968 (en raison de la date et parce que c’est son dernier jury), un dossier complet sur Cavaillès avec le texte des conférences données en sa mémoire. Cela représente 3 cartons.

En 2008, Bernard Canguilhem a transmis au CAPHÉS la reproduction des lettres de son père à Jean-Richard Bloch entre 1927 et 1946 (les originaux étant conservés à la BNF).

Le fonds est conservé dans 51 boîtes d’archives. Les dossiers concernent à la fois des aspects biographiques – les années de formation, le dossier de carrière, quelques archives concernant les années de Résistance –, l’activité de professeur – les cours et les séminaires enseignés, les encadrements de travaux, les années en tant qu’inspecteur général – et l’activité scientifique sous toutes ses formes – conférences, colloques, publications, dossiers de travail avec des inédits. On y trouve aussi des photographies, des médailles, l'enregistrement d'un colloque qui lui a été consacré.

 

 

 

Le classement de Georges Canguilhem

Si nous nous reportons à présent au récolement des dossiers du fonds Canguilhem, que peut-on dire du classement par Georges Canguilhem de ses dossiers ? En fait, il s’en dégage la même impression que pour la bibliothèque : il s’agit d’un classement par regroupements thématiques et chronologiques. Il est très difficile d’en dégager une logique plus précise. On peut constater qu’ils sont rangés par lots et on imagine, bien évidemment, en fonction de leur usage : viennent d’abord des dossiers d’histoire des sciences des années 50-60 ; puis des cours enseignés, d’abord ceux de la Sorbonne, de la même période, puis des cours antérieurs, des années 40, à l’Université de Strasbourg et la thèse de médecine ; de nouveau des documents des années 60-70, des cours enseignés, deux participations à des colloques. Ensuite, on remonte dans le temps : avec des cours enseignés au début de sa carrière. Puis de nouveau des dossiers en histoire des sciences, la thèse de philosophie, des archives relatives à ses publications, des cours qu’il a suivis. Enfin, des travaux reçus.

Il ne semble pas pertinent de citer l’ordre des dossiers, donnés ultérieurement par la famille, car Bernard Canguilhem est intervenu sur ces dossiers. Ce n’est donc pas l’ordre donné par Georges Canguilhem lui-même.

Il faut signaler que les nombreux tirés à part qui se trouvent dans le fonds d’archives (plus de 200) sont visibles dans le catalogue des imprimés de l’ENS. Ils sont matériellement toujours rangés à leur emplacement initial dans les dossiers et figurent dans l’inventaire d’archives. Leur cote commence par « (Caphés) Archives » et reprend la cote du dossier d’archives correspondant qui commence par GC.

Le fonds Canguilhem a, depuis 2005, été rejoint par de nombreux fonds : les fonds de plusieurs de ses élèves, Claude Debru, Claire Salomon-Bayet et Jean-Jacques Salomon, les archives de Jean Brun, celles de Dominique Lecourt (non encore traitées), des dossiers ayant appartenu à Jacques Piquemal -, également le fonds François Jacob aux travaux duquel Canguilhem s’est intéressé et qu’il a invité à intervenir à son séminaire. D’autres fonds traitant de la biologie et de la médecine ont été collectés : les fonds Jean-Gaël Barbara d'histoire des neurosciences, Janine Bertier, Guy Beaujouan, Yves Bouligand, Pierre Buser, Michel Jouvet, Jacques Leibowitch, Odile Marcel, les archives de Pierre Schlienger et la documentation de travail de Jeaninne Yon-Kahn (non encore traitées). Le fonds Canguilhem reste à ce jour le fonds le plus consulté, grâce à la richesse de ses archives et aux multiples perspectives qu’il a ouvertes.